Pourquoi AUX 2 TABLES? parce que l'homme ne vit pas que de pain....

lundi 15 juin 2015

Sainte Germaine de Pibrac.



Germaine, un prénom un peu passé de mode dirait-on. Mais la mode est un éternel recommencement. Peut-être retrouverons-nous bientôt des Germaine à l'état civil et les fonts baptismaux! Puissent-elles avoir la beauté du cœur de cette Grande petite Sainte!

C'était aussi le prénom de ma maman qui nous a quitté depuis peu. Elle l'aimait beaucoup sa sainte patronne, nous en parlait souvent. 
Belle surprise pour elle, sur le chemin du retour de son tout dernier pèlerinage à Lourdes en 2009, d'apprendre que nous allions nous arrêter à Pibrac! 

Pour elle, pour vous aujourd'hui, jour de sa fête, voici l'histoire de sa Sainte patronne.

Autel de Sainte Germaine dans la basilique qui porte son nom (Pibrac) 
             Les fleurs arrivent tous les jours, sans interruption. 


C’est la patronne des bergères, mais surtout des mal-aimés. Car elle fut cruellement mal-aimé cette fillette qui naît à Pibrac près de Toulouse en 1579. Elle est d’ailleurs plus connue sous le nom de Germaine de Pibrac que sous son vrai patronyme de Germaine Cousin.


Scrofuleuse (maladie des écrouelles), infirme d’une main, notre Germaine va perdre sa maman très jeune. Son père qui n’a qu’aversion pour elle,  se remarie. Elle est rejetée par sa marâtre qui la considère comme sa servante, la persécute et la traite moins bien que les animaux de la ferme.

Dès l'âge de neuf ans, la petite Germaine doit, par tous les temps, garder les troupeaux. A la ferme, elle se contente d'un réduit obscur sous l’escalier de la bergerie, pendant que les enfants du nouveau couple sont bien au chaud dans la ferme.
 
 




Germaine est  bonne pour les pauvres, elle donne généreusement son maigre pain à tous ceux qui la sollicitent . Un jour, sa marâtre l'accuse de voler du pain. Elle la poursuit afin de la frapper et de la confondre, malgré l'insistances de voisins qui voulaient la retenir. Quand celle-ci rattrape Germaine et lui fait ouvrir son tablier, à la place du pain qu'elle pensait y trouver, s'étale une brassée de roses fraîches, alors que la scène se passe en plein hiver. Son père est alors ébranlé, il interdit à sa femme de la frapper.





Germaine trouve  sa paix et son réconfort dans la prière. Elle ne se sépare jamais de son chapelet, et demeure dans la compagnie de la Vierge Marie : "Le Seigneur a porté son regard sur sa petite servante... Lui qui élève les humbles". Très pieuse… on la traite de bigote. A ses railleurs, elle répond par des actes de charité, partageant le peu qu'elle possède avec les plus malheureux.
 
 



Un autre jour pour se rendre à la messe, Germaine doit traverser le petit ruisseau appelé Courbet, mais celui-ci grossi par d’abondantes pluies,  est devenu un torrent fougueux. Les paysans qui la voient se demandent entre eux, d’un ton railleur comment elle va bien pouvoir faire pour traverser. Germaine risque pourtant ce dangereux passage, les eaux s’ouvrent devant la bergère et elle traverse à pieds secs à l’aller et comme au retour.
 

Pour se rendre à l’église du village, Germaine est obligée de laisser ses moutons sans surveillance alors que les loups sont nombreux dans la forêt voisine. Elle plante alors sa quenouille en terre et aussitôt les moutons viennent se ranger autour pour ne plus s’en éloigner tant que dure l’absence de leur maîtresse tandis que les loups sont de leur côté tenus à distance par une force invisible.
 







Épuisée par son mal, les privations, les duretés, le manque d’affection, elle meurt en 1601 à 22 ans, seule et sans bruit, dans son réduit sous l’escalier. Enterrée dans l’église de Pibrac, devant l’autel de Notre-Dame, on retrouve son corps intact, 40 ans après, à l’occasion de l’inhumation d’un membre de la famille Cousin.
 


L’Église a béatifié Germaine Cousin en 1854 et l’a déclarée sainte en 1867, reconnaissant qu’elle a su aimer Dieu et ceux qui vivaient auprès d’elle. Orpheline, malade, pauvre, maltraitée par ses proches, elle est la sainte de tous ceux qui souffrent et que la vie malmène d’une manière ou d’une autre.
 
 
Depuis quatre siècles, le Seigneur n’a cessé d’accorder sa grâce à ceux qui invoquent la petite bergère de Pibrac. De nombreux témoignages parviennent au sanctuaire, de grâces rendues, de guérisons.

Elle nous apprend que les anonymes, les humbles de cœur, les méprisés ont une place particulière dans le Cœur de Dieu…  C’est une invitation à changer notre regard.
 
 
Dieu a un projet pour chacun de nous. Comme Sainte Germaine, nous ne sommes pas choisis comme des héros, des êtres d’exception que nous montre la société d’aujourd’hui. C’est dans la simplicité, l’anonymat et le dépouillement qu’elle a répondu « oui » au Seigneur. À nous de trouver dans notre propre vie l’appel que Dieu nous fait. 

Bonne fête Maman!
Toutes les photos "Aux 2 Tables" ont été prises à Pibrac dans la basilique en 2009. (Tous droits réservés.)

1 commentaire:

  1. J'ajoute ici le commentaire de Paul, arrivé par mail (Google un peu capricieux) avec son autorisation:

    -" Merci Elisabeth,
    Ceci me rappelle une histoire que ma mère me raconta un jour en rentrant de l'école. J'étais alors un ado un peu taciturne, plongé au coeur de ces années sombres dans notre maison du coteau. Nous avions à l'époque une poubelle lourde que nous devions porter une fois par semaine tout au bout du chemin terminé par un petit raidillon caillouteux. La corvée me revenait souvent de "droit" étant le seul garçon valide à cette époque. Un jour je laissai le soins aux "autres" de faire la corvée. Aveuglé par mon mal être je n'imaginais même pas que les autres ne puissent être que ma mère; ce qu'elle fit d'ailleurs mais de façon très particulière. Quand elle vis qu'elle devait porter la lourde charge toute seule elle invoquât son ange gardien pour l'aider. Elle empoignât alors la poubelle qui se soulevât facilement et qui se dirigeât au bout du chemin si vite qu'elle eut du mal à la suivre. Ou est le vrai , ou est le faux je ne pourrai le dire. Ce qui est certain c'est que cette histoire avait la saveur de la vérité dans son intonation et dans son regard mais je ne voulais pas le croire à ce moment là. J'étais persuadé que ma mère était un peu "dérangée". Je ne peux l'oublier. Maintenant qu'elle n'est plus là, je mesure l'étendue de son absence et la douleur de n'avoir pas su trouver les mots, ni moi ni elle, pour se rencontrer.
    Quand tu dis que Dieu à un projet pour chacun de nous, je me dis que la vie est souvent bien cruelle et que le sens de tout ceci est bien caché.
    Quand un fils ne perçoit pas l'amour de sa mère, quand il doute profondément de cet amour à un point tel que cet amour ne peut pas être en retour, ou est le sens du dessin de Dieu? "

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